Accompagnée au plateau par un chœur d’amateur·ices de toutes générations et entourée d’un dispositif scénique et sonore évolutif, Cléa Laizé fait dialoguer les échanges intimes entre un père et sa fille qui tentent de faire un récit commun des violences passées, avec notre mémoire collective de la paix et son « artisanat » trop peu transmis. C’est au milieu d’un terrain miné que s’inventent alors des cérémonies imaginaires et syncrétiques de pacification, celles qui nous ont manquées et celles dont nous allons avoir besoin.

 "J’ai commencé à m’intéresser aux rituels de pacification car je me suis rendue compte que j’étais moi-même entrain d’en créer un, à mon échelle, avec mon propre père. Mon père et moi sommes liés par une histoire de violences familiales : celles au milieu desquelles j’ai grandi pendant 17 ans et dont il a été l’auteur, et celles qu’il a subies lui-même dans sa propre enfance.

Ce terme de « pacification » traduit l’action de pacifier, c’est donc un processus au long terme, et non pas une résolution. La « paix » est une notion très large qui ne sera pas ici visée comme un aboutissement. C’es bien le processus dont il est question et que j’aimerais donner à voir. " Cléa Laizé